L'ASSAINISSEMENT

Les installations

La station d'épuration (STEP) du territoire de la Vallée du Cady est située, en gravitaire, à Corneilla de Conflent. Mise en service depuis 1950, sa capacité épuratoire est estimée à 8100 "équivalent" habitants (EH).

Le fonctionnement de la station d’épuration est régulièrement contrôlé par les services du SATESE du Conseil Général des PO (Service d’Assistance au Traitement des Eaux des Stations d’Epuration).

Une filière de traitement des boues a été mise en place en 2002 (deux lits à macrophytes).
Depuis juin 2004, un dispositif d’autosurveillance permet de quantifier les flux de pollution admis et rejetés par la station d’épuration. L’autosurveillance définit les paramètres à contrôler ainsi que leur fréquence en fonction de la charge brute de pollution organique reçue. Ces dispositions réglementaires permettent le suivi précis des rendements d’épuration et participent à la protection du milieu récepteur.

En 2005, un système de traitement des graisses "Lypolift" a été investi.

Le linaire de conduites d'eaux usées est de 30 658 m pour 1 673 abonnés.


Le réseau d’assainissement est sujet à de fortes intrusions d’eaux parasites d’origine pluviales.

Le volume journalier moyen annuel traité par la station est de 802 m3.

En termes de pollution, la charge entrante moyenne est faible, de l’ordre de 73 kg/j de DBO5.

 


La station d’épuration est conforme à son arrêté préfectoral pour l’année 2015.
Aucun dépassement sur aucun paramètre n’est à déplorer (voir RAD Assainissement).

La station d’épuration du territoire intercommunal reste écologique par son intégration dans le paysage.

 

DIAPORAMA EN BAS DE PAGE

Le traitement des eaux usées

Les prétraitements

Arrivés à la station, les effluents traversent un dégrilleur chargé de retenir tous les éléments de grosse dimension tels que papiers, plastiques, branchages et divers autres résidus. Ces "refus" de dégrillage sont récupérés et envoyés en incinération.
L’étape suivante est l’élimination des sables et des matières grasses, assurée par un ouvrage unique : le désableur-déshuileur. Les sables sont éliminés par simple décantation au fond de l’ouvrage alors que les graisses sont récupérées en surface, après émulsion par bullage d’air, puis dirigées vers un bac de stockage dans l’attente de leur traitement sur site.

 

Les matières grasses ont essentiellement pour origine :
- le mélange d'huiles végétales et de graisses animales (beurre, margarine, huiles de fritures et d'assaisonnement...) contenu dans les eaux de cuisine. C'est la source principale puisqu’elle constitue 68 % des graisses d'une eau usée ;
- les eaux vannes : 6 % de lipides dans les excréments humains,
- les eaux de lessive : acides gras contenus dans les détergents anioniques,
- les bactéries : la lyse bactérienne libère des lipides (10 % des constituants de la bactérie),
- les effluents industriels liés aux industries agroalimentaires.


Deux voies sont possibles pour le traitement biologique des graisses :
1) La digestion anaérobie (en absence d’oxygène) qui conduit à la production de méthane. Cette voie est peu répandue et ne présente des performances moindres que la dégradation aérobie.
2) La biodégradation aérobie (en présence d’oxygène) est un procédé intéressant de par sa simplicité de mise en oeuvre, ses performances et l’absence de sous-produits à évacuer, qui s’inscrit bien dans une démarche de développement durable.


Le traitement des graisses à la Station d’épuration de Corneilla de Conflent est assuré par le «Lipolift» qui est un outil de traitement biologique aérobie des graisses de dernière génération. Cette décomposition se fait en deux étapes successives, l’hydrolyse et l’oxydation, à l’issu desquelles les corps gras, « coupés » en petites molécules, deviennent assimilables par les bactéries de l’épuration. Ce traitement ne donne donc lieu à aucun sous produit car la liqueur (ou boue) qu’il produit est renvoyée dans le bassin d’aération de la station où s’achève la dégradation.

Une étude sur l'amélioration du prétraitement des eaux usées en entrée de station a été réalisée et une étude diagnostique du génie civil et du fonctionnement d'ensemble des installations, réalisée par le Cabinet ENTECH, a permis la mise à jour du schéma directeur d'assainissement collectif (janvier 2018) et mis en avant la nécessité de réhabiliter ou construire une nouvelle station d'épuration. Les élus devront se prononcer en juin 2018 sur le choix du scénario.  

Le traitement biologique des effluents

Les bactéries entrent en scène…
Après les étapes de prétraitements, les effluents sont dirigés dans le bassin d’aération dans lequel les bactéries de l’épuration « se nourrissent » de la pollution dissoute qu’ils contiennent.
Dans ce bassin les bactéries sont maintenues en forte concentration afin d’accélérer le processus
d’épuration.

Une turbine d’aération fournit l’oxygène nécessaire à la respiration des bactéries et assure le brassage de l’effluent et des bactéries, dont le contact est nécessaire à l’obtention d’une bonne épuration.
Un mélange constitué d’eau, débarrassée de ses matières organiques dissoutes et de bactéries sort du bassin d’aération par surverse, et est admis dans le clarificateur.
L’étape de clarification est destinée à séparer l’eau traitée des bactéries. On utilise pour cela la propriété qu’ont les bactéries de s’agglutiner naturellement sous forme de « flocs ». Ces derniers, de densité plus grande que l’eau, décantent au fond du bassin laissant l’eau traitée en surface. A ce stade, le traitement de l’eau est achevé et elle peut être rejetée sans risque dans le
milieu naturel.
Les bactéries se trouvant au fond du clarificateur sont récupérées par une pompe et renvoyées dans le bassin d’aération afin d’en maintenir la quantité nécessaire et suffisante pour traiter les eaux usées : c’est la recirculation.
Les bactéries en excès, aussi appelées boues, sont extraites du fond du clarificateur et envoyées vers les lits à macrophytes.
Les lits à macrophytes sont des bassins plantés de « roseaux » dont le rôle est d’assurer la
diminution du volume des boues extraites en se « nourrissant » de la matière organique apportée par les boues. Tous les 5 ou 10 ans, les lits à macrophytes doivent être vidangés des boues minéralisées qu’ils contiennent.

Débarrassée des boues et traitée, l’eau est enfin propre et rejetée dans la rivière, sans risque de pollution.